Décentralisation et transition énergétique: opportunité pour la remise en service de la micro-centrale hydroélectrique de Dschang au Cameroun dans un contexte de déficit en électricité dans la ville.
RESUME
DE L’ETUDE
Après
avoir analysé le contexte général de la fourniture d’électricité à Dschang qui
comme dans tous les autres villes du Cameroun constitue une préoccupation
majeure pour l’Etat la, collectivité tout comme la population, nous avons
constaté un déficit très élevé car la puissance sollicitée par l’ensemble des
ménages dans un contexte normatif a été
évaluée à 23 MW ce qui représente plus du triple de la puissance totale actuellement
disponible dans la ville chiffrée à 7 MW.
La
singulière mise en évidence de l’insuffisance d’électricité à Dschang met en
lumière les difficultés rencontrées dans la maitrise de la croissance
démographique en relation avec la demande d’énergie et surtout des problèmes
financiers que connait l’Etat Camerounais.
D’une
part l’étude effectuée sur l’offre et la demande en électricité dans notre zone
révèle un taux de couverture de 42% pour les abonnés à la société nationale de
distribution d’électricité, ce chiffre n’est cependant pas en cohérence avec
les observations de terrains ce qui explique l’existence des branchements
indirects au réseau, qualifiés d’informels. Ce phénomène doublé aux incidences
sur le réseau très vétuste sont à l’origine des coupures fréquentes
d’électricité ainsi que les baisses de tension avec comme corollaires la
réduction de l’Esperance de vie des appareils ménagers et le ralentissement de
l’activité économique.
Malgré
les efforts des pouvoirs centraux sur la question énergétique au Cameroun, le
déficit demeure, cela s’explique en partie par la politique énergétique
nationale qui privilégie la construction de grandes unités centralisées de
production d’électricité au détriment des installations de petite capacité plus
facile à mettre en œuvre à l’échelle locale.
Par
ailleurs l’analyse effectuée nous montre à suffisance les limites du système
centralisé de production d’électricité, nous pensons dès lors qu’il serait
illusoire d’envisager à court terme une solution au problème fondée sur les
projets de centrales de grandes puissances qui peinent à trouver des financements.
A l’heure actuelle où la durabilité oriente les politiques de développement, la
transition énergétique considérée comme l’un des facteurs incontournable de
cette nouvelle orientation passe par la décentralisation énergétique qui
s’oppose au système actuel de production centralisée dominée par les unités de
grandes capacités.
Dans
l’optique de réduire le déficit en électricité, la commune de Dschang s’est
engagé par le biais de l’AMEE à développer un service de fourniture locale
d’électricité basé sur la petite hydroélectricité. La MCH de Tchouadeng d’une
puissance de 20 KW actuellement en service, celle de Lifock en cours de
construction sont les réalisations déjà effectuées dans le cadre de cette
politique. En se basant sur les actions déjà menées ainsi que la législation en
vigueur dans le secteur de l’électricité au Cameroun, cette étude démontre que
la petite hydroélectricité est une solution à court terme pour la réduction du
déficit en électricité à Dschang. Elle s’articule sur trois points principaux à
savoir l’augmentation des capacités pour les installations existantes, la
réhabilitation des installations hors services et la valorisation des sites
prospectés ayant des potentiels hydroélectriques avérés. Ceci étant, cette
étude se propose de formuler un projet de remise en service de la MCH de
Dschang hors service il y a plusieurs décennies, qui sera en cohérence
technique, économique et institutionnelle au système déjà en place.
Cette
proposition vise à impulser le concept de décentralisation énergétique facteur
d’une transition écologique viable dont les autres communes pourront s’inspirer
en valorisant localement les sources d’énergie renouvelables respectueuses de
l’environnement.
Mots
clés : Dschang, Décentralisation
énergétique, Micro hydroélectricité, Microcentrale.
ABSTRACT
After
analysing the general context of electricity supply in Dschang, which, as in
all other cities in Cameroon, is a major concern for the State, the community
and the population, we found a very high deficit because the power demanded by
all households in a normative context was estimated at 23 MW, which represents
more than three times the total power currently available in the city, which is
7 MW.
The
singular highlight of the electricity shortage in Dschang highlights the
difficulties encountered in controlling population growth in relation to the
energy demand and especially the financial problems that the Cameroonian state
knows..
On
the one hand, the study carried out on electricity supply and demand in our
area reveals a coverage rate of 42% for subscribers to the national electricity
distribution company, but this figure is not consistent with field
observations, which explains the existence of indirect connections to the grid,
described as informal. This phenomenon, coupled with its impact on the very old
network, is the cause of frequent power cuts and voltage drops, resulting in a
reduction in the life expectancy of household appliances and a slowdown in
economic activity.
Despite
the efforts of the central authorities on the energy issue in Cameroon, the
deficit remains, partly due to the national energy policy which favours the
construction of large centralised electricity production units to the detriment
of small-scale installations that are easier to implement at the local level.
Moreover,
the analysis carried out sufficiently shows us the limits of the centralised
electricity production system, so we believe that it would be illusory to
consider in the short term a solution to the problem based on the projects of
large power plants that are struggling to find financing. At a time when
sustainability is guiding development policies, the energy transition
considered as one of the essential factors in this new orientation is through
energy decentralization, which contrasts with the current system of centralized
production dominated by large capacity units.
In
order to reduce the electricity deficit, the municipality of Dschang has
committed itself through AMEE to develop a local electricity supply service
based on small hydropower. The 20 kW Tchouadeng MCH currently in service and
the Lifock MCH under construction are the achievements already made under this
policy. Based on the actions already carried out and the legislation in force
in the electricity sector in Cameroon, this study shows that small hydropower
is a short-term solution for reducing the electricity deficit in Dschang. It is
based on three main points: increasing capacity for existing installations,
rehabilitating facilities that are not in service and developing prospected sites
with proven hydroelectric potential. That being said, this study proposes to
formulate a project for the return to service of the Dschang MCH that was out
of service several decades ago, which will be technically, economically and
institutionally consistent with the system already in place.
This
proposal aims to promote the concept of energy decentralization as a factor in
a sustainable ecological transition that other municipalities can use as a
model by developing renewable energy sources that respect the environment
locally.
Keywords:
Dschang, Energy decentralization,
Micro-hydroelectricity, Micro-power plant.